MAXENCE, PORTRAIT D’UN REGARD.


Gilles FRIERESE, 100% Riom.

Il vit à Riom et signe ses toiles et ses dessins de son seul prénom. A 24 ans, Hugo Diogon MAXENCE est déjà coté à Drouot. Il figure aussi dans le Larousse des Artistes contemporains.

On ne voit presque rien. Sur la toile écrue, des aplats de blanc suggèrent vaguement la forme d’un visage. Mais qu’on fasse l’obscurité dans la pièce, puis qu’on balaye cette toile d’une lumière blanche, et le visage du compositeur autrichien Gustave Mahler apparaît aussitôt par phosphorescence dans toute la force de son expression.

L’effet de surprise passé – et la lumière rallumée –, on assaille Maxence de questions.

Il a beaucoup tâtonné avant d’obtenir le résultat escompté, reconnaît-il. Plusieurs types de peintures et de produits ont été utilisés. Mais sur l’essentiel, il ne dit rien. Motus. Le procédé mis en œuvre restera secret. Aussi secret que le tour du lapin qui sort d’un chapeau.

Voir et regarder
On pourrait ne voir dans ce tableau phosphorescent qu’un tour de passe-passe pictural. Il traduit en réalité le fossé qui sépare le fait de voir de l’acte de regarder. VOIR, REGARDER, sont d’ailleurs deux verbes que Maxence a écrit sur un mur de son atelier, comme un rappel adressé aux visiteurs : « Ne vous contentez pas de voir. Regardez. »
Et tous les tableaux, tous les dessins de Maxence soutiennent cette idée. C’est, par exemple, une reproduction du plafond de la chapelle Sixtine au stylo bille.

Le nez collé sur la feuille on ne voit rien d’autre que des gribouillis échappés d’un cahier d’écolier. Mais si l’on prend du recul, le motif imaginé par Michel-Ange révèle sa complexité.

Les portraits d’Elvis ou de Léonard de Vinci ont reçu le même traitement. Ceux de Mozart et de Rimbaud sont faits de notes et de portées musicales pour le premier, de voyelles et de consonnes pour le second. A la manière des calligrammes d’Apollinaire. Ce qu’on voit n’est pas ce qu’on regarde, et c’est pourtant la même chose.

De Beethoven à Steve Jobs
« Je n’ai pas de formation de peintre, explique Maxence. C’est peut-être pour cette raison que j’emploie toutes sortes de techniques et de matériaux, et que je les mélange. ». Maxence s’autorise également tous les thèmes. Féru de musique classique, et pianiste lui-même, il a peint Beethoven, Schubert, Bach, Verdi… Etudiant en 5e année de science de la communication, il a dessiné le pape de la com’ : Steve Jobs. Lecteur assidu des grands écrivains, il a dessiné Proust. Il s’est offert une incursion dans le cinéma, avec Grace Kelly et Alfred Hitchcock.

Viscéralement attaché à Riom, sa ville natale, il a peint le portrait d’Etienne Clémentel, aujourd’hui exposé à l’Hôtel de Ville.

A la demande d’un particulier, il a décoré la baie vitrée de la Maison de l’Artisan, rue Gomot. Il a aussi peint d’après des modèles vivants. Etc.

Salué par Amélie NOTHOMB
La valeur n’attend point le nombre des années. La reconnaissance et le succès non plus. A 24 ans, Maxence figure déjà dans le dictionnaire Larousse des Artistes Contemporains – on n’entre pas dans un dico par effraction ! Il est répertorié dans l’International Contemporary Artists (New-York) et coté à Drouot. L’opuscule que Maxence a publié en 2012 (« Premiers Regards ») a attiré l’œil d’Amélie Nothomb. La romancière lui a manifesté dans une lettre le vif intérêt qu’elle portait à son « Rimbaud »Jean-Paul et Raphaël Enthoven ont regretté de n’avoir pas eu connaissance plus tôt de l’existence de son portrait de Proust, qu’ils auraient aimé voir sur la couverture de leur Dictionnaire Amoureux de Marcel Proust.

Etudes
Maxence ne s’explique pas son succès. Il se dit simplement qu’il a eu de la chance. Par ailleurs très conscient du potentiel de nuisance que recèle chaque succès précoce, il a décidé de terminer ses études avant d’envisager la suite. Sage décision. Mais la suite arrivera vite…


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